Wednesday, July 22, 2015

L'articulation (II) blanchotienne des notions de responsabilité (Lévinas), création et au-delà de l’être (Isaac Luria)—or why deconstruction is responsibility towards others and the quest for the most high**** spirituality






Anselm Kiefer's Bruch der Gefäße (image taken from Daniel Arasse's Anselm Kiefer);
üg, by Mark Andre (Ryan Power, Youtube);

"On ne peut ni décrire Dieu ni l'unité entre deux êtres."
Peter Handke (interviewed by Hervé Guibert)
"... pour Warburg, le bon Dieu niche dans l'intervalle..."
Didi-Huberman
"Será DEUS uma coisa escondida?"
Gerald Thomas
"A desistência é uma revelação."
G. H.

"... and nothing to weep for but the Beings in the Dream, trapped in its disappearance... buying and selling pieces of phantom, worshipping each other..."
Allen Ginsberg (Kaddish)
"With clarity of rhythmic structure, grace forms a duality. Together they have a relation like that of body and soul. Clarity is cold, mathematical, inhuman, but basic and earthy. Grace is warm, incalculable, human, opposed to clarity, and like the air. Grace is not here used to mean prettiness; it is used to mean the play with and against the clarity of the rhythmic structure. The two are always present together in the best works of the time arts, endlessly, and live-givingly, opposed to each other."
John Cage (Four Statements on the Dance)
"If one is making something which is to be nothing, the one making must love and be patient with the material he chooses. Otherwise he calls attention to the material, which is precisely something, whereas it was nothing that was being made; or he calls attention to himself, whereas nothing is anonymous."
John Cage (Lecture on Nothing)
"When we remove the  world from our shoulders we notice it doesn't drop. Where is the responsibility? Responsibility is to oneself; and the highest form of it is irresponsibility to oneself which is to say the calm acceptance of whatever responsibility to others and things comes a-long."
John Cage (Lecture on Something)

"Te recoudre dans l'entité sans Dieu qui t'assimile et te produit comme si tu te produisais toi-même, et comme toi-même dans le Néant et contre Lui, à toute heure, tu te produis."
"Là où je suis moi et ce que je suis, c'est Ciguri qui me le dit et me le dicte, et toi tu mens et tu désobéis. Ce que je sens en réalité tu ne veux jamais le sentir et tu me donnes des sensations contraires. Tu ne veux rien de ce que je veux. Et ce que tu me proposes la plupart du temps c'est le Mal."
"Il y a dans tout homme un vieux reflet de Dieu où nous pouvons encore contempler l'image de cette force d'infini qui un jour nous a lancé dans une âme et cette âme dans un corps, et c'est à l'image de cette Force que le Peyotl nous a conduit parce que Ciguri nous rappelle à lui."
"Dieu disparaît tout de suite quand on y touche trop et à sa place c'est le Mauvais Esprit qui vient."
"Le Mauvais Esprit n'a jamais pu et voulu croire que Dieu ne soit pas accessiblement et exclusivement un Être, et qu'il y ait quelque chose de plus que l'Être, dans l'essence inscrutable de Dieu."
Paroles du chef indien et des prêtres initiés du Ciguri (A. Artaud, Le Rite du Peyotl chez les Tarahumaras)

"Pourquoi, chaque fois que, comme à cet instant, je me sentais toucher à une phase capitale de mon existence, n'y arrivais-je pas avec un être entier? Pourquoi cette terrible sensation de perte, de manque à gagner, d'événement avorté. Certes, je verrai les sorciers exécuter leur rite; mais en quoi ce rite me profiterait-il?"
A. Artaud (D'un voyage au pays des Tarahumaras)
"... et tel un boudha de sa propre contemplation, attendrait que l'ÊTRE soit assez parfait pour y descendre et s'y installer, ce qui est l'infâme calcul d'un lâche et d'un paresseux qui n'aurait pas voulu souffrir l'être, tout l'être, mais le faire souffrir par un autre pour ensuite en chasser cet autre, ce douloureux et le renvoyer dans les enfers..."
A. Artaud (Lettre à Henri Parisot)
"...  la croix est un signe abject et il faut que la matière brûle."
A. Artaud (Tutuguri)
"Ce n'est pas la croix du christ, la croix catholique, c'est la croix de l'Homme écartelé dans l'espace, l'Homme aux bras ouverts, invisible, cloué aux quatre points cardinaux... Cela veut dire: Ici léspace géométrique est vivant, il a produit ce qu'il y a de mieux... Prends conscience des forces de la vie contraire, car sans cette conscience tu es mort... c'est la mort spirituelle que les Tarahumaras redoutent... il n'y a pas de péché: le mal est la perte de conscience."
A. Artaud (Une race-principe)

"Un système ne règle pas tout. Il est une amorce à quelque chose."
Robert Bresson
"Les choses fondamentales de la vie ont leur principe en elle-même, leur être réside dans la fonction précise qu'elles remplissent en ce qu'on peut encore appeler 'Dieu'. Les évaluations humaines s'en approchent plus ou moins... la scission du violet de l'arc-en-ciel... la brèche ouverte... Tout se passe en effet comme si le cercle avait été victime d'une agression à l'emplacement du violet, le cercle alors se déchirant, s'ouvrant en deux branches pour engendrer, série de points colorés..."
Paul Klee (traduction par Pierre-Henri Gonthier)

"Oh Einsamkeit aller Schenkenden! Oh Schweigsamkeit aller Leuchtenden!"
Nietzsche
"This is what is great in Job, that the passion of freedom in him is not quelled or calmed through a false expression... a consciousness that not even God, though He gave it, can wrest from him."
The young person in Repetition (tranlsation by M. G. Piety)
"... le sentiment que j'ai de l'inconnu dont j'ai parlé est ombrageusement hostile à l'idée de perfection (la servitude même, le 'doit être')."
Georges Bataille
"I prefer to drop the metaphor of 'law' altogether, with its outmoded image of God as a kind of law-giving emperor..."
Rupert Sheldrake

"The supermultitudinous character of Peirce’s continuum shows, according to Peirce, that the Cantorian real line is just 'the first embryo of continuity', 'an incipient cohesiveness, a germinal of continuity.' Nevertheless, the cardinal indetermination of Cantor’s continuum inside ZF—a profound discovery of 20th century mathematical logic that Peirce could not imagine—shows that the Cantorian model can also be considered as a valid generic candidate to capture the supermultitudeness of the continuum... The indetermination of 2ˆAleph0 is not well appreciated by the specialists, who consider that the incompleteness of ZF must be repaired. In any of the 'normative' responses given to the cardinal size of the continuum, it ceases immediately to be supermultitudinous since the additional axioms force it to adjust within a determinate level of a hierarchy."
"... while Cantor and, systematically, most of his followers, try to bound (and bind) the continuum, Peirce tries to unbound it: to approach a supermultitudinous continuum, not restricted in size, truly generic in the transfinite, never totally determined. It comes then, as a most remarkable fact, that many indications of the indeterminacy of the continuum found at the core of contemporary Cantorian set theory (free analysis of the set theoretic universe through disparate filters, using forcing techniques, with many phenomena possibly coexistent) seem to assure in retrospect the appropriateness of Peirce’s vision. The generality of Peirce’s continuum implies, as we shall now see, that it cannot be reconstructed from the 'particular' or the 'existent', and that it must be thought in the true general realm of possibilia."
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**responsabilité et au-delà de l’être:
- "La responsabilité... c’est le traumatisme de la création... si la créature est ‘celui qui doit sa situation à la faveur de l’autre’, je suis crée responsable, d’une responsabilité antérieure à ma naissance... par une faveur qui se trouve être une prédestination... non pas le manque d’être, mas le trop d’être, un surplus dont je voudrais me désinvestir..." (L’Écriture du désastre, p. 41);
- "... seul le rapport auquel m’ordonne l’autrui du visage... est au-delà de l’être..." (p. 43);
[cf. Derrida's Donner la mort: "Le concept de responsabilité est un de ces concepts étranges qui donnent à penser sans se donner à thématiser; il ne se pose ni comme un thème ni comme une thèse, il donne à voir, sans se présenter en personne dans quelque 'se donner à voir' de l'intuition phénoménologique. Ce concept paradoxal a aussi la structure d'un certain secret — et de ce qu'on nomme, dans le code de certaines cultures religieuses, le mystère... Dissymétrie dans le regard: cette disproportion qui me rapporte, dans ce qui me regarde, à un regard que je ne vois pas et qui se tient secret pour moi alors qu'il me commande, voilà le mystère terrifiant, effrayant, tremendum..."]
[cf. Derrida's Donner la mort: "Lévinas ne peut pas non plus dire simplement autre chose que Kierkegaard. Ni l'un ni l'autre ne peut s'assurer d'un concept conséquent de l'éthique et du religieux, ni surtout et par conséquent de la limite entre les deux ordres. Kierkegaard devrait admettre, comme le rappelle Lévinas, que l'éthique est aussi l'ordre et le respect de la singularité absolue, et non seulement celui de la généralité ou de la répétition du même. Il ne peut donc plus distinguer si aisément entre l'éthique et le religieux. Mais de son côté, prenant en compte la singularité absolue, c'est-à-dire l'altérité absolue dans le rapport à l'autre homme {et Derrida voudrait encore ajouter ici la femme, l'animal etc.}, Lévinas ne peut plus distinguer entre l'altérité infinie de Dieu et celle de chaque homme: son éthique est déjà religion."]

**au-delà de l’être et creation:
- "... l'art à la manière du Dieu d’Isaac Louria qui ne crée qu’en s’excluant" (L’Écriture du désastre, p. 27);
- "Dieu, en créant le monde, ne pose pas quelque chose de plus, mais d’abord quelque chose de moins... un mystérieux consentement à s’exiler du tout qu’il est..." (L’Entretien infini, p. 169) [cf. Deleuze, Le pli (p. 36):  reading of Leibniz: "Dieu crée, non pas Adam pécheur, mas le monde où Adam a péché... Dieu produit le monde 'avant' de créer les âmes, puisqu'il les crée pour ce monde qu'il met en elles. C'est même en ce sens que la loi de la série infinie, la 'loi des courbures' n'est pas dans l'âme, bien que la série le soit, bien que les courbures y soient"; cf. Sylvia Leclercq: "c'est précisément au Tout plein que quelque chose manque, c'est lui qui est une limite, puisqu'il est un non-infini, notion privative, un 'manque', si vous préférez. Tandis que dans mon point à moi, dans ce rien, l'infini habite..." (Thérèse mon amour, p. 696)];

***corollary:
- "Responsabilité ou obligation envers Autrui qui ne vient pas de la Loi mais d’où celle-ci viendrait..." (La communauté inavouable, p. 73);
- "En ce qui concerne ses rapports avec Blanchot, il nous semble que malgré les rapprochements fréquents que propose Levinas, les affinités, profondes et incontestables, appartiennent toutes au moment de la critique et de la négativité, dans ce creux de la finitude où l'eschatologie messianique vient résonner, dans cette attente de l'attente où Levinas a commencé d'entendre une réponse. Cette réponse s'appelle encore attente, bien sûr, mais cette attente ne se fait plus attendre pour Levinas. L'affinité cesse, nous semble-t-il, au moment où la positivité eschatologique vient éclairer en retour le chemin commun, lever la finitude et la négativité pure de la question, quand le neutre se détermine" (Derrida, L’Écriture et la différence, p. 152);

***warning:
- "Si haute qu'elle soit, la hauteur est toujours accessible; le très-haut, lui, est plus haut que la hauteur. Aucun accroissement de hauteur ne saurait le mesurer" (Derrida, L’Écriture et la différence, p. 139) [cf. Marges: "... la différance n'est pas. Elle n'est pas un étant-présent, si excellent, unique, principiel ou transcendant qu'on le désire. Elle ne commande rien, ne règne sur rien et n'exerce nulle part aucune autorité. Elle ne s'annonce par aucune majuscule. Non seulement il n'y a pas de royaume de la différance mais celle-ci fomente la subversion de tout royaume"; cf. Donner la mort: "Car le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, à la différence du Dieu des philosophes et de l'onto-théologie, c'est un Dieu qui se rétracte"];
- On Wittgenstein and finitism &/or on the difference between the infinite and the huge:  "Wittgenstein’s famous matching of finitism and behaviourism, united by their denial of the existence of something (infinite sets and inner states, respectively), in the correct but badly executed attempt to avoid confusion (that between the infinite and a very large quantity, and that between an inner state and a private entity), shows, on this point, the agreement and, at the same time, the distance between the Austrian philosopher’s position and finitism. The denial of the existence of infinite sets is a mistaken way to draw a grammatical distinction which, though it may be opportune, should be done differently: by showing that the grammar of the word “infinite” cannot in the slightest be clarified by taking into account only the picture of something huge, a picture which usually accompanies the use of the word. As Wittgenstien affirms in one of his lectures in 1939: “If one were to justify a finitist position in mathematics, one should say just that in mathematics ‘infinite’ does not mean anything huge. To say ‘There’s nothing infinite’ is in a sense nonsensical and ridiculous. But it does make sense to say we are not talking of anything huge here”... That one must not speak of real numbers (or irrational numbers) as forming a totality is clearly spelt out by the Austrian philosopher: “It might be said: Besides the rational points there are diverse systems of irrational points to be found in the number line. There is no system of irrational numbers—but also no super-system, no ‘set of irrational numbers’ of higher-order infinity”" Pasquale Frascolla, Wittgenstein's Philosophy of Mathematics (Routledge 1994, p. 143-44);
- "... I have rigorously proved that there is absolutely no Genus supremum of the actual infinite..." Cantor's letter to Grace Chisholm Young, as quoted in Amir D. Aczel, The Mistery of the Aleph (WSP 2000, p. 188);

***on a possible specificity of the Occidental tradition in relation to these questions: 
"... la pensée européenne se relit comme l'histoire de l'édification progressive, jusqu'à son éclatement moderne, d'une autoconsistance du sujet... La pensée européenne a convergé pour dresser [la volonté] en capacité d'affrontement vis-à-vis du monde, pour l'ériger en pouvoir du sujet de s'affirmer et de (se) réaliser. C'est même par elle que nous nous rapprocherions le plus de Dieu, grâce à l'infini qu'elle découvre en nous (Descartes); elle a été pour l'homme, en somme, sa façon d'être Dieu. Puis, comme Dieu, la pensée européene l'a tuée (sa mort se constatant chez Freud, le renversement s'opérant en Nietzsche ou, plus tôt, chez Schopenhauer, la volonté s'y affirmant et s'y niant) — mais elle ne peut néanmoins s'en passer.  Or, de son côté, pas plus qu'elle n'a cherché à poser Dieu, la pensée chinoise n'a explicité la volonté, et cela se constate en morale comme en stratégie. L'opposition, pour elle, est entre ce qu'on 'fait' et ce qu'on 'peut', plutôt qu'entre ce qu'on peut et ce qu'on veut" [cf. "... il y a deux façons de comprendre le vide. Soit un vide d'inexistence, s'inscrivant dans une perspective métaphysique, celle de l'être et du non-être: tel est le vide du bouddhisme (sunya, en sanscrit; cf. kong, en chinois); soit le vide fonctionnel du Laozi (notion de xu): s'exerçant par rapport au plein et grâce auquel le plein peut remplir son plein effet. Les deux son radicalement différents, même si on a pu être tenté de les confondre et qu'ils se sont contaminés par la suite (on sait que c'est, pour une part au moins, sur ce quiproquo que, venant d'Inde, i.e. de l'indo-européen, terre de la métaphysique, le bouddhisme est entré en Chine)..."] all from François Jullien, Traité de l'efficacité (Paris: Grasset, 1996); 
"Some agreement has emerged that, prior to the compilation of the first sutras devoted to Amitabha [the Buddha of Infinite Light, important, for instance, to the tradition of the Mantra of Light as advocated and practiced by the Buddhist monk Myoe], the symbology of Amitabha is likely to have been shaped by ancient Indo-Iranian religion, in particular the Zoroastrian cult of Mithra, a deity of light closely associated with Sun worship, and eclectic cultural influences from the Kushan empire, which extended from central Asia and northern India into present-day Iran. Scriptures describing practices leading to birth in the Sukhavati (Land of Bliss) of Amitabha belong among the earliest layers of Indian Mahayana and pre-Mahayana sutra literature; the first full-fledged sutras devoted to Amitabha appeared around the beginning of the Common Era..." Mark Unno, Shingon Refractions, Myoe and the Mantra of Light (Wisdom Publications, 2004); 
"Both Myoe and Zhuangzi see a dynamic, fluid world unfolding beyond the artificial boundaries of the discursive intellect. For Zhuangzi, the goal is to blend with the impersonal flow of heaven and earth; for Myoe, the world of emptiness is a place filled with sentience, not only that of human beings and animals, but also trees, rocks, and grasses, a cosmos in need of great compassion to heal its endless suffering" Mark Unno, Shingon Refractions, Myoe and the Mantra of Light (Wisdom Publications, 2004);

See also:

Thursday, July 16, 2015

Écriture/Violence (Blanchot, Artaud)






Qorpo Santo: Interpretações (1887);
Phillipe Sollers évoque Louis-Ferdinand Céline (Livres & Vous, Le Petit Celinien/Youtube, 2018);
Michel Haneke: Le Monde Montrable est Noir;

"On ne peut rien précipiter. Il faut qu'il croisse naturellement, ce Grand Oeuvre, qu'il pousse, et s'il lui arrive un jour de parvenir à maturité, alors tant mieux."
Paul Klee (traduction par Pierre-Henri Gonthier)
"Quanto a ti, já reparaste como o mundo parece feito de pontas e arestas? Já chamei tua atenção para a escassez de contornos mansos nas coisas? Tudo é duro e fere."
Caio Fernando Abreu
"Somos dois seres e nos encontramos no infinito... pela última vez nesse mundo."
Chatov (translation into Portuguese by Paulo Bezerra)
"Il y aurait du reste beaucoup à discuter ce mot de fausseté. L'univers est vrai pour nous tous et dissemblable pour chacun."
Marcel Proust (le narrateur, La Prisonnière)
"... nerve's systematic operation, blood's circulation... the automatic minimum is two."
John Cage (Experimental Music: Doctrine)
"... autrui n'est personne, ni sujet ni objet. Il y a plusieurs sujets parce qu'il y a autrui, non pas l'inverse."
Deleuze & Guattari (Qu'est-ce que la philosophie?)
"... la violence a deux sens très différents: 'quand on parle de violence de la peinture, cela n'a rien à voir avec la violence de la guerre'. À la violence du représenté (le sensationnel, le cliché) s'oppose la violence de la sensation."
Deleuze (Logique de la sensation)
"... loin d'assurer la responsabilité, la généralité de l'éthique pousse à l'irresponsabilité. Elle entraîne à parler, à répondre, à rendre compte, donc à dissoudre ma singularité dans l'élément du concept."
Jacques Derrida (Donner la mort)
"Nietzsche s'est bien gardé de la dénégation précipitée  qui consisterait à élever un discours simples contre la castration et contre son système."
Jacques Derrida (Éperons) 
"... das Christentum hat jedem Ehrfurchts- und Distanz-Gefühl zwischen Mensch und Mensch, das heisst der Voraussetzung zu jeder Erhöhung, zu jedem Wachstum der Kultur einen Todkrieg aus den heimlichsten Winkeln schlechter Instinkte gemacht..."
Nietzsche (Der Antichrist)
"The fear is a gift... And his absence is much worse than his presence."
James St. James

"Oui, je peux l'écrire, et c'est sans doute cela ma folie..."
Hervé Guibert
"Por meio do malogro da voz, depois de ter construído uma escritura..."
Olga de Sá
"E quando estranho a palavra aí é que ela alcança o sentido. E quando estranho a vida aí é que começa a vida."
Clarice Lispector (Água Viva)
"Era no ponto de realidade resistente das duas naturezas que esperavas que nos entendêssemos: minha ferocidade e a tua não deveriam se trocar por doçura."
Professor de Matemática (Laços de Família)
"... parecia aceitar que da flor saísse o mosquito, que as vitórias-régias boiassem no escuro do lago."
Narrador (Amor)

"Continuou entre a cozinha e o terraço dos fundos, usando suas duas capacidades: a de apatia e a do sobressalto."
Narrador (Uma Galinha)
"Sobreviver chama-se manter luta contra a vida que é mortal. Ser uma galinha é isso. A galinha tem o ar constrangido."
Narrador (O Ovo e a Galinha)
"Eu não sabia sequer onde cabia tanto terror numa coisa que era só penas."
Narrador (A Legião Estrangeira)

"Il faut qu'une image se transforme au contact d'autres images comme un couleur au contact d'autres couleurs. Un bleu n'est pas le même bleu à côté d'un vert, d'un jaune, d'un rouge."
"Choses rendues plus visibles non par plus de lumière, mais par l'angle neuf sous lequel je les regarde."
"Si un son est le complément obligatoire d'une image, donner la prépondérance soit au son, soit à l'image. À égalité, ils se nuisent ou se tuent... qu'ils travaillent chacun à leur tour par une sorte de relais."
"L'oeil sollicité seul rend l'oreille impatiente, l'oreille sollicitée seule rend l'oeil impatient. Utiliser ces impatiences."
Robert Bresson

"L'exemple de l'effroi vient-il par hasard? L'origine métaphorique du langage ne nous ramène-t-elle pas nécessairement à une situation de menace, de détresse et de déréliction, à une solitude archaïque, à l'angoise de la dispersion? La peur absolue serait alors la première rencontre de l'autre comme autre: comme autre que moi et comme autre que soi-même. Je ne peux répondre à la menace de l'autre comme autre (que moi) qu'en le transformant en autre (que soi-même), en l'altérant dans mon imagination, ma peur ou mon désir, «Un homme sauvage en rencontrant d'autres se sera d'abord effrayé. » L'effroi serait donc la première passion, la face d'erreur de la pitié dont nous parlions plus haut."
"A aucun moment, on ne contestera donc Rousseau et Lévi-Strauss lorsqu'ils lient le pouvoir de l'écriture à l'exercice de la violence. Mais en radicalisant ce thème, en cessant de considérer cette violence comme dérivée au regard d'une parole naturellement innocente, on fait virer tout le sens d'une proposition — l'unité de la violence et de l'écriture — qu'il faut donc se garder d'abstraire et d'isoler."
"... si nous ne souscrivons aux déclarations de Lévi-Strauss quant à l'innocence et à la bonté des Nambikwara, quant à leur 'immense gentillesse', il ne s'ensuit pas que nous ajoutions foi aux descriptions moralisantes de l'ethnographe américain déplorant à l'inverse la haine, la hargne et l'incivilité des indigènes. En réalité ces deux relations s'opposent symétriquement, elles ont la même mesure, et s'ordonnent autour d'un seul et même axe."
Derrida (De la grammatologie)

" Le théâtre contemporain est en décadence parce qu'il a perdu le sentiment d'un côté du sérieux et de l'autre du rire. Parce qu'il a rompu avec la gravité, avec l'efficacité immédiate et pernicieuse, — et pour tout dire avec le Danger."
A. Artaud (La mise en scène et la métaphysique)
"Avec cette manie de tout rabaisser qui nous appartient aujourd'hui à tous, 'cruauté', quand j'ai prononcé ce mot, a tout de suite voulu dire 'sang' pour tout le monde. Mais 'théâtre de la cruauté' veut dire théâtre difficile et cruel d'abord pour moi-même... il ne s'agit pas de cette cruauté que nous pouvons exercer les uns contre les autres en nous dépeçant mutuellement les corps, en sciant nos anatomies personnelles... Et le ciel peut encore nous tomber sur la tête. Et le théâtre est fait pour nous apprendre d'abord cela."
"Tout dépend de la façon et de la pureté avec laquelle les choses sont faites. Il y a un risque. Mais qu'on n'oublie pas qu'un geste de théâtre enseigne justement l'inutilité de l'action qui une fois faite n'est plus à faire, et l'utilité supérieure de l'état inutilisé par l'action mais qui, retourné, produit la sublimation."
A. Artaud (En finir avec les chefs-d'oeuvre)
"Tous ce qui agit est une cruauté."
"Il ne s'agit pas de supprimer la parole articulée, mais de donner aux mots à peu près l'importance qu'ils ont dans les rêves."
"... l'amas de tous les gestes impulsifs, de toutes les attitudes manquées, de tous les lapsus de l'esprit et de la langue, par lesquels se manifeste ce que l'on pourrait appeler les impuissances de la parole, et il y a là une richesse d'expression prodigieuse..."
A. Artaud (Le théâtre de la cruauté)
"Pas de cruauté sans conscience, sans une sorte de conscience appliquée."
"J'emploie le mot de cruauté dans le sens d'appétit de vie, de rigueur cosmique et de nécessité implacable, dans le sens gnostique de tourbillon de vie qui dévore les ténèbres..."
"... la mort est cruauté, la résurrection est cruauté, la transfiguration est cruauté, puisque en tous sens et dans un monde circulaire et clos il n'y a pas de place pour la vraie mort, qu'une ascension est un déchirement, que l'espace clos est nourri de vies, et que chaque vie plus forte passe à travers les autres, donc les mange dans un massacre qui est une transfiguration et un bien."
"Le bien est toujours sur la face externe mais la face interne est un mal."
A. Artaud (Lettres sur la cruauté)
"... la vie, métaphysiquement parlant et parce qu'elle admet l'étendue, l'épaisseur, l'alourdissement et la matière, admet, par conséquence directe, le mal et tout ce qui est inhérent au mal, à l'espace, à l'étendue et a la matière."
A. Artaud (Lettres sur le langage)
"... je me rendis compte que s'il y a un sentiment qui, à ce sujet, peut leur être étranger, c'est bien la peur, mais que, par contre, ce mot éveille chez eux le sens du sacré d'une manière que la conscience européenne ne connaît plus..."
A. Artaud (Le Rite du Peyotl chez les Tarahumaras)

"O meu dissídio com Deus produziu-se no dia 13 de setembro de 1912. Foi aí que, tendo regressado da Europa e descido no Rio, vim pelo trem noturno e desembarquei na Estação da Luz por uma manhã molhada de primavera precoce. A maneira por que um grupo de amigos e familiares me rodeou e abraçou me fez preceber que alguma coisa muito grave se tinha passado. De fato, minha mãe não existia mais. Tinha falecido apenas alguns dias antes. Seis dias. Sem poder ao menos esperar o meu regresso... Estava eu, de novo, diante do velho oratório doméstico, com suas fulgurações de prata e os cabelos soltos dum Cristo de paixão, entre imagens de santos de todos os tamanhos. E sentia, desta vez, muito bem, que aquilo era uma célula vazia de significação e muito pouco digna de respeito. Por trás do oratório não existia nada. A parede, em vez do céu prometido. Nenhuma ligação metafísica unia aquelas figurações baratas a um império supraterreno. Nada, nada, nada. Não tinha chegado eu ainda às convicções que hoje mantenho, como conquista espiritual da Antropofagia, de que Deus existe como o adversário do homem, idéia que encontrei formulada em dois escritores que considero ambos teólogos — Kierkegaard e Proudhon. São dois estudiosos da adversidade metafísica que se avizinham da formulação do conceito do primitivo sobre Deus, que é afinal o tabu, o limite, o contra, que as religiões todas tentam aplacar com seus ritos e sacrifícios."
Oswald de Andrade (Homem sem Profissão)

"Mando para você uma foto de um trabalho que chamo de Baba antropofágica. Uma pessoa se deita no chão. Em volta os jovens que estão ajoelhados põem na boca um carretel de linha de várias cores. Começam a tirar com a mão a linha que cai sobre a deitada até esvaziar o carretel. A linha sai plena de saliva e as pessoas que tiram a linha começam por sentir simplesmente que estão tirando um fio, mas em seguida vem a percepção de que estão tirando o próprio ventre para fora. É a fantasmática do corpo, aliás, o que me interessa, e não o corpo em si." 
Lygia Clark (carta a Hélio Oiticica)
"... essa do linha-ventre/ out-saliva-o corpo do outro deitado-morcellement-baba e a quebra da baba, que gera agressividade e sofrimento como que extensões que cresceram e que quebrá-las envolve um despedaçar do próprio corpo é genial: as maiores coisas que já vi e dá uma dimensão incrível em toda essa dialética/ descoberta/ etc. do corpo em sua obra e no todo mundial (que é nada comparado com você). Isso me alegra pois agiu como uma descoberta como deve ser e não uma descriçãozinha factual de uma experiência coletiva: a expressão verbal e escrita da coisa importa mais que nunca. Não basta o factual: isso e aquilo; as palavras e a escolha dos termos e a construção (como num poema) é que dão a dimensão ao relato da coisa."
Hélio Oiticica (carta a Lygia Clark)

"Perhaps I have opened the wrong door and at any moment The Man In Possession, The Owner Who Got There First will rush in and scream: 'What Are You Doing Here? Who Are You?' And I don't know what I am doing there nor who I am. I decide to play it cool and maybe I will get the orientation before the Owner shows... So instead of yealling Where Am I? cool it and look around and you will find out approximately... You were not there for The Beginning. You will not be there for The End... Your knowledge of what is going on can only be superficial and relative... There is only one thing a writer can write about: what is in front of his senses at the moment of writing... I am a recording instrument... I do not presume to impose 'story' 'plot' 'continuity'... Insofar as I suceed in Direct recording of certain areas of psychic process I may have limited function... I am not a entertainer..."
William S. Burroughs
"Mais alors, n'est-ce pas que ces éléments, tout ce résidu réel que nous sommes obligés de garder pour nous-mêmes, que la causerie ne peut transmettre même de l'ami à l'ami, du maître au disciple, de l'amant à la maîtresse, cet ineffable qui différencie qualitativement ce que chacun  a senti et qu'il est obligé de laisser au seuil des phrases où il ne peut communiquer avec autrui qu'en se limitant à des points extérieurs communs à tous et sans intérêt, l'art, l'art d'un Vinteuil comme celui d'un Elstir, le fait apparaître, extériorisant dans les couleurs du spectre la composition intime de ces mondes que nous appelons les individus, et que sans l'art nous ne connaîtrons jamais? Des ailes, un autre appareil respiratoire, et qui nous permissent de traverser l'immensité, ne nous serviraient à rien. Car si nous allions dans Mars et dans Vénus en gardant les mêmes sens, ils revêtiraient du même aspect que les choses de la Terre tout ce que nous pourrions voir..."
Marcel Proust (le narrateur, La Prisonnière)

"In der Reihe der Spleen-Gedichte steht 'Le gout du neant', wo es heißt 'Le Printemps adorable a perdu son odeur!' In dieser Zeile sagt Baudelaire ein Außerstes mit der äußersten Diskretion; das macht sie unverwechselbar zu der seinigen. Das Insichzusammengesunkensein der Erfahrung, an der er früher einmal teilgehabt hat, ist in dem Worte perdu einbekannt. Der Geruch ist das unzugängliche Refugium der memoire involontaire. Schwerlich assoziiert er sich einer Gesichtsvorstellung; unter den Sinneseindrücken wird er sich nur dem gleichen Geruch gesellen. Wenn dem Wiedererkennen eines Dufts vor jeder anderen Erinnerung das Vorrecht zu trösten eignet, so ist es vielleicht, weil diese das Bewußtsein des Zeitverlaufs tief betäubt. Ein Duft läßt Jahre in dem Dufte, den er erinnert, untergehen. Das macht diesen Vers von Baudelaire zu einem unergründlich trostlosen. Für den, der keine Erfahrung mehr machen kann, gibt es keinen Trost. Es ist aber nichts anderes als dieses Unvermögen, was das eigentliche Wesen des Zornes ausmacht. Der Zornige will nichts hören; sein Urbild Timon wütet gegen die Menschen ohne Unterschied; er ist nicht mehr im Stande, den erprobten Freund von dem Todfeind zu unterscheiden..."
Walter Benjamin (Über einige Motive bei Baudelaire)
**************************************************************

It is important to clear this point: when Blanchot says that "Écrire... est la violence la plus grande" (L'Entretien, p. VIII), this clearly would NOT serve as an apology for the acts of vulgar brutality and sheer stupidity that now hold sway of the political domain: all the anarchist fuss against capitalism, for instance (but also terrorism and counter-terrorism as state of exception).

Only through painstaking writing (but not necessarily with a pen or a keyboard, and it relates to reading), one can truly break up with "la totalité des concepts qui fonde l'histoire.

More to the end of L'Entretien, Blanchot quotes Artaud: "le vrai théâtre... pousse à une sorte de révolte virtuelle et qui ne peut avoir son prix que si elle demeure virtuelle" (p. 435). What is really worth of for Blanchotthe most fascinating and the most dangerous, is still l'espace littéraire: "la poésie entendue comme espace, l'espace non pas des mots, mais de leurs rapports, qui toujours les précède et, quoique donné en eux, est leur suspens mouvant, l'apparence de leur disparition... l'idée de l'image et de l'ombre, du double et de l'absence, plus réelle que la presence." This is the greater violence, and it has nothing to do with what we ordinarily understand by "violence." 

There is no vulgar brutality and sheer stupidity in a writer such as Blanchot (the same should be said about Derrida***), although you will perhaps find that in the sayings of people who polemicize against him. Concerning l'esprit de flamme, Blanchot's true affinities lie with people like Hölderlin, Rimbaud, Héraclite and Jacob Boehme—with whom he aligns Artaud (L'Entretien p. 438). He defends the "practico-inerte" that Sartre condems (p. 441; cf. L'Écriture du désastre p. 182, 209). 

***"[On] ne cède pas... à l'opportunisme ou au cynisme de l'antidémocrate qui cache son jeu. Tout au contraire: on garde son droit indéfini à la question, à la critique, à la déconstruction (droits garantis, en principe, par toute démocratie: pas de déconstruction sans démocratie, pas de démocratie sans déconstruction)" (Politiques de l'Amitié). About Blanchot: "il n'y a aucun goût pour le vide ou pour la destruction chez quiconque fait droit à cette necessité d'évider toujours davantage et de déconstruire des réponses philosophiques qui consistent à totaliser, à combler l'espace de la question ou à en dénier la possibilité, à fuir cella même qu'elle aura permis d'entrevoir" (Spectres de Marx).  

See also:
Georges Bataille et la part maudite
- What is the meaning of sacer in Homo Sacer?
- L'articulation (II) (responsabilité & au de la de l'être);
L'articulation (I) (non-origine, excès & dehors)
- Parler est une chose grave (la légèreté même);
- Copie conforme: profondeur plat-parlante du reflet;
- ... Communauté Élective;
- view from Berthe Trépat's apartment;

Monday, July 13, 2015

L'articulation (I) des notions de (non-)origine, excès et dehors dans L'Entretien infini: le temps hors de ses gonds, l'insuffisance de la chronologie



Le passe pur & le temps hors de ses gonds (by A/Z, for more see here);

"Como começar pelo início, se as coisas acontecem antes de acontecer? Se antes da pré-história já havia os monstros apocalípticos?"
Clarice Lispector
"I accept that I will never understand it, and I will never know where it is, and it will always be like this. It won't ever stop. It will go on forever. And I will have been here forever... labyrinth..."
James St. James

"Sie unterrichtet weiter darüber, was unter diesen Massen eigentlich zu denken ist. Von keiner Klasse, von keinem irgendwie strukturierten Kollektivum kann die Rede sein. Es handelt sich um nichts anderes als um die amorphe Menge der Passanten, um Straßenpublikum... Dieser Menge eine Seele zu leihen, ist das eigenste Anliegen des Flaneurs. Die Begegnungen mit ihr sind ihm das Erlebnis, das er unermüdlich zum Besten gibt. Au. Baudelaires Werk sind gewisse Reflexe dieser Illusion nicht hinwegzudenken."
Walter Benjamin (Über einige Motive bei Baudelaire)

["L'expérience est toujours le rapport à une plénitude, qu'elle soit la simplicité sensible ou la présence infinie de Dieu. Jusque chez Hegel et Husserl, on pourrait faire apparaître, pour cette raison même, la complicité d'un certain sensualisme et d'une certaine théologie... Toujours l'absence et le signe viennent y faire une entaille apparente, provisoire, dérivée, dans le système de la présence première et dernière. Ils sont pensés comme les accidents et non comme la condition de la présence désirée. Le signe est toujours le signe de la chute. L'absence a toujours rapport à l'éloignement de Dieu." Jaques Derrida (De la grammatologie);]

"... ceux qui désirent obtenir le monde en agissant, je vois bien qu'ils n'en peuvent mais... Car ils n'ont pas compris que le monde humain n'est pas comme un 'pot' qu'on pourrait tenir dans ses mains: il est fait à la fois de visible et d'invisible, tout y apparaît et y disparaît tour à tour, rien en lui n'est arrêté: en un mot, il ne peut être objet d'agir."
"... le blanc du tracé, sur le rouleau [dans la peinture chinoise], est ce qui permet aux traits pleins de communiquer entre eux, il est le milieu laissé vacant où se tissent leur relations; en même temps, il leur permet de déployer leur effet, en ouvrant ce tracé à l'infini—sur l'Infini. Il suffit, en effet, d'effacer tant soit peu ce tracé, en le rendant évasif, pour qu'affleure en lui le fonds sans fond des choses; à travers son moindre espacement se rejoint le plus lointain horizon."
[still, on what could be a difference between European and Chinese conceptions of what I'm calling here dehors: "En Chine, la mer borde la terre au terme d'un écoulement naturel, au ras de l'inclinaison. Elle n'invite pas au voyage, elle n'inquiète ni ne tente par son péril — elle n'appelle pas à déterritorialiser la pensée. L'immanence ne s'y présente pas comme un 'plan', la mer 'coupant le chaos' (Deleuze), mais comme un fonds (celui de la processivité des choses). Aussi le stratège ne se risque-t-il pas — et le sage ne doute pas."]
François Jullien (Traité de l'efficacité)

"The important question is what is it that is not just beautiful but also ugly, not just good, but also evil, not just true, but also an illusion... and what other important questions are there? Than that we live and how to do it in a state of accord with Life."
"Let us say in life: No earthquakes are permissible. What happens then?"
"... it is more like Feldman's music—anything may happen and it all does go together. There is no rest of life. Life is one. Without beginning, without middle, without ending..."
"And what is the beginning of no middles meanings and endings? And what is the ending of no beginnings middles and meanings?"
John Cage (Lecture on Something)

"In the triple world [of desire, form, and non-form] there is no permanent residence; there is no fixed place in the world of transmigration. Sometimes my home is in heaven; sometimes, in hell. Sometimes I may be your wife or your son; at other times, your father or your mother. Sometimes the Tempter King is my teacher and heretics, my friends. Ghosts, birds, and animals may be our parents, children, or wives. From the beginning to the present, there has been no such thing as first and second... From the beginningless beginning, you and I have been transmigrating continuously without stopping in any fixed life." 
The mendicant, in Kukai's Indications of the Goals of the Three Teachings (Yoshito Hakeda's translation)
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**(non-)origine et excès: 
- "... ce qui est frappant, c'est l'espèce de passion de l'origine dont Freud est animé: répulsion à l'égard de l'origine... événement premier, individuel, propre à chaque histoire, une scène, quelque chose d'important et de bouleversant..." (L'Entretien infini, Paris: Gallimard, p. 345);
- "... autre apparence du recommencement éternel où ce qui apparaît (en se dissimulant), c'est qu'il n'y a ni commencement ni terme, mouvement qui n'est pas dialectique, qui menace toute dialectique..." (p. 353);

**excès (et dehors): 
- "... l'expérience intérieure... ouvre en l'être achevé un infime interstice par où tout ce qui est se laisse soudainement déborder et déposer par un surcroît qui échappe et excède. Étrange surplus" (p. 307);

**(dehors et) écriture—or why writing, or "l'impossibilité de mourir", has nothing to do with historicity: 
- "La coupure exigée par l'écriture est coupure avec la pensée quand celle-ci se donne pour proximité immédiate, et coupure avec toute expérience empirique du monde" (p. 391);

See also:
- Écriture/Violence;
- L'articulation (II) (responsabilité & au de la de l'être);
- Parler est une chose grave (la légèreté même);
- Copie conforme: profondeur plat-parlante du reflet;
- ... Communauté Élective;

Tuesday, July 07, 2015

"Parler est une chose grave", "parler est la légèreté même..."






Georges Bataille's mixed media drawing by A/Z, available at Fine Art America with other drawings and photographs; 
Georges Bataille interview, INA 1958 (Youtube); 
Clarice Lispector interview to Julio Lerner, TV Cultura (Youtube);
Marguerite Duras's interview to Benoit Jacquot (Youtube);
 

"... la parole prenait alors en charge son propre malaise et, dès qu’il était ressenti, le revendiquait, le respectait, pour le restituir à un mouvement différent. Ici, le défaut de parole devenait son entremise..."
Maurice Blanchot
"J'ai passé ma vie entière à apprendre à construire des phrases, et je dis, sans crainte de faire rire, que ce que je livre à une imprimerie est parfaitement fini."
Charles Baudelaire

"Invertie dans son propre formalisme et plus lucide en cela que l'engagement enthousiaste et l'érotique libertairement adolescente des existentialistes, la littérature moderne après-guerre s'engage cependant dans une voie ardue."
Julia Kristeva
"On peut penser combien même les simples théories de M. de Norpois contre les 'joueurs de flûte' avaient refleuri depuis la guerre. Car tous ceux qui n'ont pas le sens artistique, peuvent être pourvus de la faculté de raisonner à perte de vue sur l'art. Pour peu qu'ils soient par surcroît diplomates ou financiers, mêlés aux 'réalités' du temps présent, ils croient volontiers que la littérature est un jeu de l'esprit destiné à être éliminé de plus en plus dans l'avenir."
Marcel Proust (le narrateur)
"Beaucoup, beaucoup, savent écrire, c'est incontestable, mais très peu, excessivement peu, se doutent de ce que c'est que l'art littéraire qui est un art très difficile. La même chose se passe pour les arts plastiques, et cependant tout le monde en fait."
Gauguin

"La bêtise n'est pas une erreur ni un tissu d'erreurs. On connaît des pensées imbéciles, des discours imbéciles qui sont faits tout entiers de vérités; mais ses vérités sont basses, sont celles d'une âme basse, lourde et de plomb... Une philosophie qui n'attriste personne et ne contrarie personne n'est pas une philosophie."
Giles Deleuze
"Eu conheci razoavelmente bem Clarice Lispector... se entregou completamente ao seu trabalho de criar. Mergulhou na sua própria trip e foi inventando caminhos, na maior solidão. Como Joyce. Como Kafka, louco e só lá em Praga. Como Van Gogh. Como Artaud. Como Rimbaud."
Caio Fernando Abreu (carta a José Márcio Penido/Zézim)
"Protestant contre ceux qui voyaient en lui un chrétien honteux, Bataille se protégeait derrière l'hyperbole d'un dernier masque (était-ce un masque?): ce qu'il appela parfois son 'hyperchristianisme'."
Jacques Derrida

"... both Zhuangzi and Myoe share a view of reality in which discursive reason and its expression in language are limited with regard to grasping or realizing the most profound reality, that of the Dao for Zhuangzi and that of emptiness for Myoe. Nevertheless, both figures find language to be an indispensable tool for approaching the depths of reality."
Mark Unno (Shingon Refractions)
"Perhaps I have opened the wrong door and at any moment The Man In Possession, The Owner Who Got There First will rush in and scream: 'What Are You Doing Here? Who Are You?' And I don't know what I am doing there nor who I am. I decide to play it cool and maybe I will get the orientation before the Owner shows... So instead of yealling Where Am I? cool it and look around and you will find out approximately... You were not there for The Beginning. You will not be there for The End... Your knowledge of what is going on can only be superficial and relative... There is only one thing a writer can write about: what is in front of his senses at the moment of writing... I am a recording instrument... I do not presume to impose 'story' 'plot' 'continuity'... Insofar as I suceed in Direct recording of certain areas of psychic process I may have limited function... I am not a entertainer..."
William S. Burroughs

"In an important royal tomb at Tikal (Burial 116), an incised bone depicts a deified scribe's hand emerging from the gullets of an open-mouthed creature. In Classic Maya art, the open jaws represent a portal that leads from this world to the world of the gods. In his or her hand is a calligraphic paint-brush used to both write and illustrate the ancient Maya codex books. The message of this incised bone is that the activities of the scribe come closest to those of the gods themselves, who paint the realities of this world as divine artists."
Allen J. Christenson (Popol Vuh)

***See also:

Sunday, July 05, 2015

Torres (Northeast of Rio Grande do Sul)



photograph by A/Z of Torres (available with other photographs and drawings at Fine Art America); 
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"In his youth, Kukai undertook ascetic practices in the mountains and by the sea, areas sacred in the archaic world view. Kukai revered and respected the deities (kami) who dwelt there." 
Yasuo Yuasa
"Porquoi le spectacle de la mer est-il si infiniment et si éternellement agréable? Parce que la mer offre à la fois l'idée de l'immensité et du mouvement... Douze ou quatorze lieues de liquide en mouvement suffisent poru donner la plus haute idée de beauté qui soit offerte à l'homem sur son habitacle transitoire."
Baudelaire (Mon coeur mis à nu)
"Die Natur soll der sichtbare Geist, der Geist die unsichtbare Natur sein." 
Schelling

"I, Kukai, have heard that where the mountains are high the clouds let fall much rain, thus nourishing vegetation, and that where drops of water accumulate fishes and dragons breed and multiply. Thus it was that the Buddha preached on steep Mount Gridhakuta [in North India] and that Avalokitesvara manifested himself on Mount Potalaka [in South India], whose strange peaks and precipices face the shores. Indeed, these mountains had evoked their presence."
Kukai (memorial relating to the founding of mount Koya, 816/Yoshit Hakeda's traslation)

"Além das pequenas ondas tinha o mar — o mar. O mar — disse baixo, a voz rouca... Às vezes entrefechava os olhos, bem ao nível do mar e vacilava, tão aguda era a visão — apenas a linha verde comprida, unindo seus olhos à água infinitamente... Não era tristeza, uma alegria quase horrível... A água corri pelos seus pés agora descalços, rosnando entre seus dedos, escapulindo clarinha clarinha como um bichinho transparente. Transparente e vivo... Tinha vontade bebê-lo, de mordê-lo devagar. Pegou-o com as mãos em concha. O pequeno lago quieto faiscava serenamente ao sol, amornava, escorregava, fugia. A areia chupava-o depressa-depressa, e continuava como se nunca tivesse conhecido a aguinha... junto do mar onde o brilho era uma chuva de peixes de água. O pai morrera como o mar era fundo! compreendeu de repente. O pai morrera como não se vê o fundo do mar, sentiu... as ondas eram sugadas pelo mar rapidamente rapidamente, também de pálpebras cerradas. Depois voltavam de manso, as palmas das mãos abertas, o corpo solto. Era bom ouvir o seu barulho. Eu sou uma pessoa." 
Clarice Lispector, Perto do Coração Selvagem

Caxias do Sul and Galópolis (Northeast of Rio Grande do Sul, region of Italian immigration)

Wall Art









Drawing by A/Z (available with other drawings and photographs at Fine Art America); 
Não sei porque ver essa adaptação do Luchino Visconti do d'Annunzio (L'Innocente, 1976, block of dark images above) me leva à casa dos meus avós, lembra especialmente minha avó; nada do luxo aristocrático, mas tudo dessa intensidade contida que é o oposto do suposto espírito "extrovertido" e "bonachão" atribuído aos imigrantes italianos no Brasil (a maioria dos que vieram eram, aliás, do norte da Itália e de regiões então austríacas; e talvez alguns deles tivessem algo de wagneriano ou nietzschiano: "der Deutsche ist gutmüthig — Wagner war durchaus nicht gutmüthig"); deve ser tbem algo de intriga sórdida silenciosa, subjacente ao adagio do Franco Mannino, pq de noite assistiam a novela das oito da Globo (década de 80, novelas eram interessantes), quando crianças tinham de ir dormir.
Ghosts (Henrik Ibsen/Elijah Moshinsky 1987) [this video from Youtube cannot be embedded anymore];
O Quatrilho (Fábio Barreto, 1995/ trailer).
Antonio Candido on Sérgio Buarque de Holanda's understanding of migration in Brazil after the end of the 19th century.
Storia d'Italia: Dall'Unità a Giolitti (1861-1913) (Instituto Luce/Youtube) [this video isn't available anymore]. 
I Medici: Riassunto completo della loro Storia (2021, LearnAmo, Youtube). 
Paracelse: une vie une oeuvre (1985/France Culture).
Giacinto Scelsi's Four illustrations: IV, Krishna-Avatara;
Giacinto Scelsi's Come un cri traverse un cerveau (Youtube); 
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"What of the savage and morose Jesus of the Evangelicals, cut by their petty malice from the gentle Jesus of the Italian children?"
Aleister Crowley, Liber 777
"Telle une Ménade brandissant la bête déchiquetée, Madeleine en pleurs au pied de la Croix serre convulsivement les mèches arrachées de ses cheveux dans un deuil orgiaque."
Didi-Huberman
"... le Christ véritable était une espèce de Bouddha..."
Gilles Deleuze, Nietzche et la philosophie

"Die beste Küche ist die Piemont's"
Nietzsche (Ecce Homo)
"Um von Goethe abzusehen, welchen billigerweise das Jahrhundert in Anspruch nimmt, das ihn hervorbrachte: so sehe ich nur Giacomo Leopardi, Prosper Mérimée, Ralph Waldo Emerson und Walter Savage Landor, den Verfasser der Imaginary Conversations, als würdig an, Meister der Prosa zu heissen."
Nietzsche (Die Fröhliche Wissenschaft)
"Wer stellt einen Deutschen neben Leopardi z.B.?"
Nietzsche (Nachgelassene Fragmente Frühling-Sommer 1875)

"BRASIL é o maior corta-barato que existe; um copo de leite, corta qualquer onda, menos a nossa é claro. Nunca vi tanta burrice e vulgaridade, por isso prefiro pensar em você e amá-la e fascinar-me com tudo o que você é e que nada tem a ver com aquilo: EXEMPLO DA EXCEÇÃO! E cada vez menos gente contacto por lá: IRMÃOS CAMPOS são dos poucos e de nível que sabemos e escrevi longamente sobre você e tudo o que me veio com sua carta, sopro vital, tão diferente da morna complacência brasileira de banho de bidê; dá-me arrepios sequer pensar naquilo tudo."
Hélio Oiticica (cara à Lygia Clark)

"On remarquait les Français de souche au chic circonspect de leurs habits, qu'un oeil naïf aurait pris à tort pour de la pauvreté."
"Eh bien, elle est plutôt mieux habillée que les autres filles sur le campus (pas difficile!)..."
Olga (Les Samuraïs)
"La tante de Sylvie habitait une petite chaumière bâtie en pierres de grès inégales que revêtaient des treillages de houblon et de vigne-vierge; elle vivait seule de quelques carrés de terre que le gens du village cultivaient pour elle depuis la mort de son mari... Le portrait d'une jeune homme du bon vieux temps souriait avec ses yeux noirs et sa bouche rose, dans un ovale au cadre doré, suspendu à la tête du lit rustique... Sylvie y avait trouvé une grande robe en taffetas flambé, qui criait du froissement de ses plis.' Je veux essayer si cela m'ira, dit-elle. Ah! je vais avoir l'air d'une vieille fée!"
"Le perroquet demandait à déjeuner comme en ses plus beaux jours, et me regarda de cet oeil rond, bordé d'une peau chargée de rides, qui fait penser au regard expérimenté des vieillards."
"Oh! je ne fais plus de dentelle, on n'en demande plus dans le pays..."
Gerard de Nerval (Sylvie)
"Mais la raison qui m'y fit aller fut ce nom de Guermantes, depuis assez longtemps sorti de mon esprit pour que, lu sur la carte d'invitation, il réveillât un rayon de mon attention qui alla prélever au fond de ma mémoire une coupe de leur passé accompagné de toutes les images de forêt domaniale ou de hautes fleurs qui l'escortaient alors... les Guermantes m'avaient semblé de nouveau des êtres issus de la fécondation de cet air aigre et venteux de cette sombre ville de Combray où s'était passée mon enfance..."
Marcel Proust (le narrateur)
"Meu avô era germânico... sempre me cumprimentava com "wie geht es Ihnen?" Ele era muito elegante e marcou minha vida, odiava os Beatles porque eram cabeludos e maconheiros..."
Júpiter Maçã
"O primo mais gente final do lado italiao era Tinô, que nos acompanhava ao cinema e fazia questão de ir vestido impecavelmente como lorde inglês, usando casaca e luvas... um mestre do nanquim, molto sensibili."
Rita Lee
"Eu tenho origem italiana por parte de pai e de mãe. Eu tenho uma grande aversão pelas minhas origens e sou uma pessoa obviamente recalcada. Eu não escondo os meus conflitos."
Rogério Sganzerla
"Nem falar russo eu sei!"
Clarice Lispector

"Les bergers en question leur demandèrent poliment de leur en donner pour leur argent, au cours du marché. Car c'est un régal céleste, notez-le, que de manger au déjeuner des raisins avec de la fouace fraîche, surtout des pineaux, des sauvignons, des muscadets, de la bicane ou des foireux pour ceux qui sont constipés, car ils les font aller long comme une pique, et souvent, pensant péter, ils se conchient: on les appelle, pour cette raison, les penseurs des vendages... Jamais un homme noble ne hait le bon vin: c'est un précepte monacal."
Rabelais (Gargantua, translation de Guy Demerson)

"Tinô conversando baixinho com vovô [no caixão]  enquanto pintava as unhas do velhinho de cor-de-rosa..."
"Também nosso xixi era engarrafadinho e colocado na porta de algum vizinho com o nome do próprio e a indicação do médico que morava num sobrado perto de casa."
Rita Lee
"... un bouffon, plein de charmes inattendus, et de manies malades, mais toujours délicieux, toujours prêt à donner ce qu'il avait... je l'ai dégradé..."
Pierre Angelici
"... if he was the principle of chaos, she was the principle of order... James jumped on his father's back and toppled both father and mother over. Mrs Joyce snatched up the youngest children from the mêlée and ran to a neighbor's house. For a moment the family squalor became Dostoevskian." 
Richard Ellmann 
"My father had an extraordinary affection for me. He  was the silliest man I ever knew and yet cruelly shrewd. He thought and talked of me up to his last breath. I was very fond of him always, being a sinner myself, and even liked his faults... I got from him his portraits, a waistcoat, a good tenor voice, and an extravagant licentious disposition (out of which, however, the greater part of any talent I may have springs)..."
Herr Satan/Dear Cuckold (Letter to Miss Weaver, January 17, 1932)
"Sabe, Liza? Vou falar de mim! Se eu tivesse família, desde criança, não seria como sou agora. Peso nisto com frequência. De fato, por pior que possa ser a vida em família, tem-se pai e mãe e não gente estranha, inimiga. Pelo menos uma vez por ano, vão expressar o seu amor por você. Apesar de tudo, você sabe que está em casa. Eu cresci sem família; por isso, talvez tenha saído assim... insensível."
Memórias do Subsolo (tradução Boris Schnaiderman)
"Venceslau Pietro Pietra e Macunaíma nem são antagônicos, nem se completam e muito menos a luta entre os dois tem qualquer valor sociológico..."
Mário de Andrade (Segundo Prefácio ao Macunaíma/H.C. Morfologia do Macunaíma)
"... like all families we were capable of monstrous acts of cruelty to each other. But... in our own way we looked out for each other."
James St. James (Party Monster)
"... o caminho fatal em relação a si mesmo. Nada escapa à perfeição das coisas, é a história do mundo."
Clarice Lispector
"... les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus..."
Marcel Proust (le narrateur)
"Le palimpseste de la mémoire est indestructible."
Baudelaire/De Quincey (Les Paradis artificiels)

"Un día, la madre, revolviendo en su memoria fojas de gloria para los archivos caseros, recordó incidentalmente que su hijo era un héroe. 'Francisco es un hombre de genio terrible', me decía. 'Usa una pistola automática de calibre cuarenta y cinco y casi mata a un hombre el otro día.' Después de esta cordial referencia a las virtudes que hermoseaban el caráter de su primogénito, me insinuó que vería co sumo agrado que le 'diera los anillos a la nena. Francisco se pondría muy contento y su amigo el boxeador también'. Cuando argüí que carecía de dinero, la señora no sólo que no se afligió, sino que se alegró, y al día siguiente me regalaba los anillos... Ese día ella se atracó con una cantidad de capelletis tan desmesurada que estoy seguro hubiera puesto en peligro la vida de otro ser menos espiritual..."
Roberto Arlt (Noche Terrible)

"The 1950's also witnessed the rise of Italian designers. Emilio Pucci was noted for his bold prints in swirling abstract patterns and acidic colours from which he created elegant tapered trouser suits and shift dresses. Roberto Capucci made his name as a master of form, producing dramatic, sculptural dresses and ballgowns. Italy also led the world in fashion footwear and other fine leathers."
"For daytime, padded-shouldered suits—with trousers as well as skirts—became the mainstay 'power-dressing' wardrobe for the professional woman and it was in this field that the Italians excelled. Milan had been established as Italy's fashion capital by the mid-1970s and Italian designers continued to be acknowledged for their specialist use of textiles..." 
James Laver (Costume and Fashion)

"... vrai bonheur de savant et de solitaire amoureux du comfort: un charmant cottage, une belle bibliothèque, patiemment et délicatement amassée, et l'hiver faisant rage dans la montagne. Une jolie habitation ne rend-elle pas l'hiver plus poétique, et l'hiver n'augmente-t-il pas la poésie de l'habitation?... la belle saison, la saison du bonheur, pour un homme de rêverie et de méditation comme lui, c'est l'hiver, et l'hiver dans sa forme la plus rude. Il y a des gens qui se félicitent d'obtenir du ciel un hiver bénin, et qui sont heureux de le voir partir. Mais lui, il demande annuellement au ciel autant de neige, de grêle et de gelée qu'il en peut contenir. Il lui faut un hiver canadien, un hiver russe... Son nid en sera plus chaud, plus doux, plus aimé: les bougies allumées à quatre heures, un bon foyer, de bons tapis, de lourds rideaux ondoyant jusque sur le plancher, une belle faiseuse de thé, et le thé depuis huit heures du soir jusqu'à quatre du matin... Paysage de montagnes, retraite silencieuse, luxe ou plutôt bien-être solide, vaste loisir pour la méditation, hiver rigoureux, propre à concentrer les facultés de l'esprit, oui, c'était bien le bonheur..."
Baudelaire/De Quincey (Les Paradis artificiels)

"... all civilizations have rested upon the sacredness of private property... the household realm... harbors the things hidden from human eyes and impenetrable to human knowledge... Eleusinian Mysteries... Law... was quite literally a wall... For the enormous and still proceeding accumulation of wealth in modern society, which was started by expropriation, the expropriation of the peasant classes which in turn was the almost accidental consequence of the expropriation of Church and monastic property after the Reformation, has never shown much consideration for private property but has sacrificed it whenever it came into conflict with the accumulation of wealth. Proudhon's dictum that property is theft has a solid basis of truth in the origins of modern capitalism; it is all the more significant that even Proudhon hesitated to accept the doubtful remedy of general expropriation because he new quite well that the abolition of private property, while it might cure the evil of poverty, was only too likely to invite the greater evil of tyranny... Proudhon presents property in its 'egoist, satanic nature' as the 'most efficient means to resist despotism...'"
Hanna Arendt
"L'ihiyotl contribue de plus à modeler de façon caractéristique la physicalité des individus en rendant visibles dans la physionomie et dans la contenance des traits dominants du tempérament. Quant à l'inscription topographique comme attribut ontologique, elle vient de ce que chaque existant doit occuper un lieu approprié à son identité, dans l'espace physique comme social, une disposition bien illustrée par la signification du terme 'infortune' (aompayotl), défini comme 'la condition de quelque chose qui n'est pas à sa place'. On notera que la détermination physique des entités du monde en fonction de l'emplacement qui leur est assigné se retrouve aussi en Chine ancienne, où l'espace n'était pas considéré comme une simple étendue résultant de la juxtaposition de parties homogènes, mais comme un ensemble des sites concrets servant au classement des êtres et des choses en vue de l'action."
Philippe Descola
"... les Indiens avaient imaginé que le Créateur, Viracocha, une fois son oeuvre accomplie, avait envoyé sous terre les Ancêtres de tous les peuples. Ceux-ci surgirent, qui d'une grotte, qui d'une montagne, d'un lac ou d'un arbre. C'est parce qu'ils étaient sortis en ces endroits et s'y étaient multipliés que les Indiens en firent leurs huaca, ou sanctuaires, en souvenir du premier homme de leur lignage qui y était apparu. Le pakarina n'est pas seulement l'Ancêtre mythique, il est aussi le lieu de son épiphanie et l'endroit où il fut changé en pierre."
Alfred Métraux
"Other debts were dexterously juggled... Joyce contrived to pay not only for necessaries but also for the luxury of first restoring and then shipping the Joyce family portraits from Dublin to Trieste. John Joyce was anxious to entrust them to the care of his eldest son, rightly supposing that he best understood their value. In the spring of 1913 these arrived and were prominently displayed to pupils and visitors in the flat at 5 via Donato Bramante. Their stolid respectability lent piquancy to their new owner's caprice."
Richard Ellmann
"... the thalamus and the medulla oblongata beneath the cortex are apparently connected with the preservation of memory. They are the center of autonomic nervous systems and are related to various internal organs. Accordingly, if I may venture a bold hypothesis, the preservation of memories may be related to the lungs and the heart."
Yasuo Yuasa

"Austria-Hungary embroilment became yet deeper when Italy entered the war on the Allied side in 1915, having secretly been promised substantial territorial gains at the expense of her erstwhile imperial master in the even of an Allied victory... Austria was made to cede huge tracts of territory to the newly created sttes of Yugoslavia, Czechoslovakia (which had provided most of the empire's coal production and heavy industry) and Hungary (which had provided most of its food), and also Poland ad Romania. Most contentiously of all for the German-speaking populations that lived there, South Tyrol and the peninsula of Istria on the Adriatic were both ceded to Italy. The small remaining area that now made up the Republic of Austria was insufficient for the country immediately to feed itself; its industrial base was similarly inadequate; and a third of the entire population lived in the capital, Vienna... The Social Democrats, finding themselves in a majority in the new state assembly's coalition government immediately after the war, drew up a republican constitution reflecting their own influence. Since its beginnings the party had always been mreo than a parliamentary votechaser; concerts, theatrical events, expeditions to the countryside, educational classes, and the foundation of choral groups all took place under its auspices, as a way of earning its working-class members' political loyality. This sense of social responsibility could be traced back to the eighteenth century, when the ideals of the Age o Enlightenment had influenced the early versions of similar policies enacted (despite entreched feudal opposition) by the Habsburg Empress Maria Thera and by her son and sucessor, Joseph II."
(Malcolm Hayes's Anton Webern)
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“Conde D’Eu, Dona Isabel and Caxias, the first three of seven colonial nuclei included in the Zone, were founded in 1874 and 1875. They were the first colonies established on the uplands of the Paraná Plateau and followed by 50 years the earlier settlement of German immigrants at the base of the scarp on the northern side of the Rio Jacuí” (Stuart Clark Rothwell, The Old Italian Colonial Zone of Rio Grande do Sul, Brazil, p. 13).
“The first Italians to arrive in the zone were recruited in the Po Valley Region. Many came directly from the industrial cities, and others from the agriculturally developed surrounding rural areas. The colonies were thus equiped from the start with a group of artisans, upon whose skills early industrial activity and its later growth were based, and agriculturists who had a knowledge of viniculture... German colonization was initiated in 1824 with a people who did not posses the technical skills associated with the Italian colonists...” (Rothwell, p. 37).
“When the Italian Immigrants entered the Old Italian Colonial Zone, the colonial authorities provided them with the basic tools and seed of the Brazilian variety of land rotation agriculture... Various writers in discussing the colonized parts of Southern Brazil have referred to definite time periods of fallow and use associated with the land rotation agriculture. Weibel determined a period of 15 to 25 years as a maximum time during which this kind of farming yields adequate returns” (Rothwell, p. 47-48).
“Economic isolation from the major market of Porto Alegre was apparent from the first years... The rout followed the steeply sloping border valleys to the Ports of São Sebastião do Caí and Montenegro. It was continued from there by riverboat... the land travel consumed from two to four days... (Rothwell, p. 71).
“Isolation had its early results in a general areal self-sufficiency characterized by the founding of numerous small food processing plants, home industries and artisan shops. All manufacturing activities were closely allied to either the forest resource, the prevailing agriculture or local needs. This tended to maintain artisan skills which were brought to the colonies and, with the later economic growth, were in demand” (Rothwell, p. 73).
“In the years 1929, 1930, and 1931, eleven cooperatives were formed. Ten were grape-wine producer organizations. Since 1929, government agencies have provided various encouragements to the movement in the form of technical assistance and tax relief” (Rothwell, 77).

"O parcelamento das terras da serra, em lotes de uns vinte hectares, continuava o processo de colonização da encosta inferior da serra, por alemães, iniciado em 1824. A ocupação de terras semidesabitadas por pequenos agricultores constitui um impressionante remodelamento parcial da estrutura fundiária do Brasil meridional, até então dominada pela grande propriedade... Na serra gaúcha a imigração italiana criou uma sociedade singular, em relação à terra de origem e à terra de acolhida do imigrante...
O dinamismo da economia colonial ensejou um significativo processo de acumulação de riquezas. Boa parte desses recursos sustentou o nascimento de uma importante atividade, primeiro artesanal, a seguir, industrial. Hoje, Caxias destaca-se pela produção metal-mecânica, não mais por seus vinhedos" (Mário Maestri, Nós os Ítalo-Gaúchos).
"A Festa da Uva, de uva tem muito pouco, serve mais de vitrina para os produtos industriais que a região produz e quase não tem cara de festa. É comércio, sem celebração. Há, na verdade, muito pouco a celebrar. O fluxo migratório dos operários e colonos de todo o Estado, e até de outros, produz o inchaço das cidades industriais da serra. Caxias do Sul, cidade industrial por excelência, paga caro pelo progresso alcançado.... É uma cidade que se esconde, pois quem entra em Caxias, costeando as cidades vizinhas, pela São Vendelino ou pela BR, não vê a pobreza" (Eduadro Dall'Alba, Nós os Ítalo-Gaúchos). 
"Há que se destacar que esse tipo de imigração foi o único que gerou, de modo generalizado, no Brasil, um segmento social 'médio' (de 'pequenos proprietários'), não apenas enquanto posição social, mas também como valores, estilos de vida e práticas sociais; com exceção dos 'setores médios' gerados pelo neopatrimonialismo brasileiro e a decorrente incorporação de determinadas categorias sociais nas burocracias públicas" (Odaci Luiz Coradini, Nós os Ítalo-Gaúchos). 
"Em nosso Estado, o imigrante italiano tornou-se desde logo, senhor do seu lote, da sua 'colônia', instaurando a pequena propriedade, geradora do progresso e do desenvolvimento econômicos posteriores... Já em São Paulo, o colono ítalo, trabalhando nos cafezais, apenas substitui, durante muito tempo, o braço escravo, reduzido ele próprio, muitas vezes, a essa condição servil, degradante e aviltadora" (Ítalo Marcon, Nós os Ítalo-Gaúchos). 
"É engraçado, pois a ideia que eu fazia dos italianos, ainda menina, misturava um certo medo do meu avô materno, um patriarca severo, vindo de Trieste menino, todo voltado para a Igreja, azedo de sofrimento gástrico, e uma incomensurável ternura pela minha avó materna, já nascida no Brasil, que era a bondade em pessoa, pela minha mãe e minhas tias, mulheres cheias de escrúpulos, recatadas, todas grandes modistas, que adoravam me fazer vestidos e me mimavam todo o tempo... Meu álbum de família, como podem ver, dá crédito mais à sociedade feminina do que à masculina e acho que isso se deve à divisão que dominou minha infância entre homens irrascíveis, instáveis, meio frágeis e mulheres bravas, de bom coração, capazes de extrair alegria de pedras e cardos...
Não é que, ao me tornar uma jovem adulta, estudante de Letras na UFRGS, topei com Angelo Ricci, um intelectual daqueles que Mussolini levou ao exílio e que a ditadura militar brasileira se encarregou de empurrar para a morte... Quando foi expurgado pelos militares, com a cumplicidade de seus invejosos colegas da UFRGS, fiquei tão indignada que mandei às favas a prudência tão altamente recomendável e, na mesa do bar da Reitoria, ajudei a redigir o manifesto que expurgou da Universidade uns trinta de nós" (Maria da Glória Bordini, Nós os Ítalo-Gaúchos).  
"Vale lembrar os profundos danos causados à identidade cultural das regiões de imigração pela proibição dos dialetos de origem européia no Estado Novo de Vargas, especialmente no decorrer da Segunda Guerra Mundial" (Tânia Maria Zardo Tonet, Nós os Ítalo-Gaúchos). 
"Nessas zonas fronteiriças [da península italiana], como de forma mais limitada, também no Vêneto, os dialetos permaneceram fortes, mesmo no meio das elites, talvez desejosas de manterem a coesão social, a fim de resistir às pressões externas" (Florense Carboni, Nós os Ítalo-Gaúchos). 
"A história linguística da Região Italiana do nordeste do Rio Grande do Sul é densa de significado, apesar de sua vigência em curto espaço de tempo. Ela inicia com a chegada dos imigrantes italianos, oriundos de muitas diferentes províncias do norte da Itália... As comemorações alusivas ao centenário da imigração italiana, em 1975, inauguram o quarto período da história linguística regional. Este período estende-se até os dias atuais e é marcado pela integração da [Região Italiana do Nordeste do Rio Grande do Sul] no contexto brasileiro maior.... Novos modelos culturais são introduzidos, principalmente, através da televisão..." (Vitalina Maria Frosi, Nós os Ítalo-Gaúchos). 
"A região do Brasil destinada à colonização pela imigração italiana tinha uma cobertura vegetal onde era abundante o pinheiro (Pinus brasiliensis), árvore majestosa cuja madeira, por constituir-se de fibras retilíneas, permitia a obtenção de tábuas mesmo com métodos rudimentares, usando-se como instrumentos o machado, o malho e as cunhas" (Paulo Bertussi, Nós os Ítalo-Gaúchos). 
"Uma das particularidades históricas da zona colonial italiana foi a significativa inserção de um movimento político de caráter fascista, a Ação Integralista Brasileira (AIB), ocorrida na década de 1930. Ao contrário de outras regiões do Rio Grande do Sul, onde a aceitabilidade da AIB enfrentou forte rejeição, como na zona da Campanha, a área de colonização italiana representou o maior foco de concentração integralista do Estado, com o melhor desempenho eleitoral no ano de 1935... os integralistas da área urbana caxiense passam a difundir a doutrina nos municípios menores... contavam com um poderoso auxílio prévio, a ampla divulgação já efetuada pelo clero da região, em especial, a Ordem dos Capuchinhos e seu jornal, o Stafetta Riograndense" (Carla Brandalise, Nós os Ítalo-Gaúchos). 
"A acumulação da pequena produção agrícola e os recursos apropriados pelo comércio, deram origem a uma pequena burguesia que se diferencia do grupo social dos primeiros imigrantes e investe seus capitais na industrialização local... Os vínculos políticos da burguesia local explicam sua relação autoritária com as organizações dos trabalhadores, uma vez que, após a derrota da Revolução Federalista no Rio Grande do Sul (1893), ela é cooptada pelo Partido Republicano. O lema positivista dos Republicanos (Ordem e Progresso) implicava intolerância a qualquer movimento questionador do seu conceito de progresso. Além disso o fascismo encontrou solo fértil na burguesia da Região Colonial Italiana..." (Pepe Vargas, Nós os Ítalo-Gaúchos). 

See also:
- Northeast Region of Rio Grande do Sul;
- Antônio Prado;

Who is afraid of Giorgia Meloni? she is very civilized in comparison to what one finds in America: Mussolini (or something worst) moved to the colony (Salò with revenge): 

More Clipping: 
'Italy’s slow and obstructive bureaucratic system has meant that only 30% of companies have received funding promised to them during the lockdown, and many business owners are still waiting for state-backed bank loans. Meanwhile, thousands of workers are yet to receive payments owed as part of a furlough scheme,' "'They are the new-poor': Covid-19 fuels rising poverty in Italy" (Angela Giuffrida/The Guardian);