Georges Bataille as Tibetan Buddhist, mixed media drawing by A/Z available with other drawings and photographs at Fine Art America;
André Lara Resende: explicação bastante clara da noção de moeda como valor fiduciário (em contraposição ao lastro metalista) na economia moderna, pontuada por um panorama histórico abrangente e pressupostos filosóficos implícitos [very clear explanation of the notion of money as fiduciary value (as opposed to metalism) in modern economics, punctuated by a comprehensive historical overview and implicit philosophical assumption] (Instituto de Economia da Unicamp/Youtube);
Berlin's Longest Running Dj on the Birth of Techno in 1989 (Vice/Westbam, Youtube);
Members of Mayday - Sonic Empire 1997 (Youtube);
Westbam/ML, Inga Humpe - Wasteland (Youtube);
Georges Bataille : La littérature et le mal (INA, 1958/Youtube);
Commentary scholium, illustration and key:
"Georges Bataille avait un sens aigu de la précarité de l'existence joint à une disposition d'esprit très ouverte."
"L'érotisme pour Georges Bataille n'était pas une 'spécialité'. On voulut, cependant, l'y enfermer."
"Mais Georges Bataille, s'il parlait gravement de ces jeux terribles et infinis de l'attraction et de la répulsion — bascule démoniaque, effrayant coup de dés — se permettait parfois d'en parler avec légèreté et cynisme."
"Les dieux qui meurent: le Minotaure, Osiris, Orphée, Mithra, le Crucifié. Je demandai à Georges Bataille à la fois un titre et une préface."
"'Dada? — pas assez idiot', c'est en ces termes que Georges Bataille conclut notre premier entretien... Ainsi jaillit cette réponse mémorable, digne d'une moine zen... J'insiste: ce non-mental que Georges Bataille préconisait. (Acéphale c'était sans doute la recherche la plus aiguisée.) Ce non-mental, qui est au centre de la doctrine zen."
André Masson (Le soc de la charrue)
"J'ai vu Bataille peu de temps avant de quitter Marseille et une lettre reçue ici ne fait que confirmer ce que l'on pouvait craindre: que son goût de toutes les délectations moroses se trouve satisfait un peu par ces sinistrareis. Une lettre de Leiris (je dirais une lettre 'saine' si ce mot n'était trop souvent dans al bouche des autels) avoue simplement son accablement."
André Masson (lettre à Caillois, Juin 1942)
"Oui. Bataille a publié (expurgé — a-t-il dit à ma belle-mère) des choses anciennes de lui accompagnées de nouvelles dans la collection en question. A chacun sa perversité."
"... en somme tout cela faisait un peu 'Possédés' plutôt que... fondateurs de religions."
André Masson (lettre à Caillois, Août 1942)
"Je crois que se réclamer si peu que ce soit du marxisme est une erreur (ce qui ne veut pas dire que 'le Capital' de Monsieur Marx ne contienne pas quelques vérités!)... ses bases sont uniquement rationalistes et utilitaires... Ce système n'est que le résultat des erreurs et de l'abaissement des valeurs qui courent le monde depuis cent ans... Faire partager le bien-être aux ouvriers qui l'ont produit? — bien sûr, mais le vrai bien-être ce serait peut-être autre chose qu'une salle de bains, une auto ou un briquet à ressort... On rit du fanatisme religieux (mais on se met à genoux devant Sainte-Dynamo)..."
"... les seuls esclaves ce sont les adorateurs du progrès matériel. Qu'ils soient riches ou pauvres, communistes ou fascistes; qu'ils s'appellent Monsieur de Wendel ou Madame ta concierge, Monsieur Marx ou Madame Mussolini, mais mon vieux! ils aiment tous la même merde."
André Masson (lettre à Bataille, Octobre/Novembre 1935)
"Mon cher Georges, c'est simple: je ne comprends rien. Rose ne t'ayant, hier, dit rien d'offensant — bien au contraire — je n'avais déjà pas compris ton mouvement de colère."
André Masson (lettre à Bataille, Avril 1938)
"... tout le monde sait que beaucoup de représentants de l'école de Francfort sont venus à Paris en 1935 pour y trouver refuge et qu'ils sont partis très rapidement, écoutés vraisemblablement — certains même l'ont dit —, en tout cas tirâtes, chagrins de n'avoir pas trouvé plus d'écho. Et puis, 1940 est arrivé, mais ils étaient déjà partis pour la Grande-Bretagne et pour l'Amérique, où ils ont été effectivement beaucoup mieux reçus..."
Michel Foucautl (Structuralisme et poststructuralisme, entretien avec G. Raulet)
"Bataille et Caillois ont fondé ensemble un Collège de sociologie sacrée, où ils essaient de recruter publiquement des jeunes gens pour leur société secrète — société dont le véritable secret est surtout ce qui peut lier entre eux les deux fondateurs."
Walter Benjamin
"Es giebt Etwas, das ich die rancune des Grossen nenne: alles Grosse, ein Werk, eine That, wendet sich, einmal vollbracht, unverzüglich gegen den, der sie that. Ebendamit, dass er sie that, ist er nunmehr schwach, — er hält seine That nicht mehr aus, er sieht ihr nicht mehr in’s Gesicht. Etwas hinter sich zu haben, das man nie wollen durfte, Etwas, worin der Knoten im Schicksal der Menschheit eingeknüpft ist — und es nunmehr auf sich haben!… Es zerdrückt beinahe… Die rancune des Grossen! — Ein Andres ist die schauerliche Stille, die man um sich hört. Die Einsamkeit hat sieben Häute; es geht Nichts mehr hindurch. Man kommt zu Menschen, man begrüsst Freunde: neue Öde, kein Blick grüsst mehr. Im besten Falle eine Art Revolte. Eine solche Revolte erfuhr ich, in sehr verschiednem Grade, aber fast von Jedermann, der mir nahe stand; es scheint, dass Nichts tiefer beleidigt als plötzlich eine Distanz merken zu lassen, — die vornehmen Naturen, die nicht zu leben wissen, ohne zu verehren, sind selten."
Nietzsche (Ecce Homo)
"For Adorno, the false consciousness of Stravinsky's music is its truth, in that it tells us how the world is, while at the same time urbanely convincing us that this is the only way it can be. It is, of course, only when he lies that the devil tells the truth — something that could be seen to apply as well to Adorno as to Stravinsky. For as Adorno said of psychoanalysis, 'nothing is true except the exaggerations.'"
Max Paddison (Stravinsky as devil: Adorno's three critiques)
"... one curious story about Hitler reported in the (in)famous record of his 'table conversations' is that, one morning in the early 1940s, he awoke terrified and then, with tears running down his cheeks, explained to his doctor the nightmare that had haunted him: 'In my dream, I saw the future overmen—they are so totally ruthless, without any consideration for our pains, that I found it unbearable!' The very idea of Hitler, our main candidate for the most evil person of all time, being horrified at a lack of compassion is, of course, weird-but, philosophically, the idea makes sense. What Hitler was implicitly referring to was the Nietzschean passage from Lion to Child: it is not yet possible for us, caught as we are in the reflective attitude of nihilism, to enter the 'innocence of becoming,' the full life beyond justification; all we can do is engage in a 'self-overcoming of morality through truthfulness. So it is all too easy to dismiss the Nazis as inhuman and bestial what if the problem was precisely that they remained 'human, all too human'?"
"Rien n'était plus palpable que le silence de Georges Bataille. Pendant que je le regardais se taire, ou plutôt que je l'écoutais se taire, tout la série de ses livres défilait dans la pièce."
"C'est vous dire la solitude extrême dans laquelle Bataille se trouvait à cette époque..."
"Nous allons chez Gallimard. Il y a beaucoup de monde, et là je m'aperçois que Georges Bataille est évité par tout le monde. Comme le raconte Freud après la publication de ses Trois essais sur la théorie sexuelle: 'Quant je sortais j'avais l'impression d'être recouvert de peinture fraîche.' Voilà la solitude de Bataille."
"Ce sont donc des possibilités de penser que la philosophie ne peut envisager... Et contre Sartre."
"Or je peux témoigner que Breton a tendu, au sens propre, la main à Bataille qui, soit dit en passant, se fichait complètement des bousculades de son passé. Il était loins de toussa. Nous sommes donc au café avec Bataille, Breton entre: 'N'est-ce pas Georges Bataille qui est là?', me demande-t-il. Breton vient serrer la main de Bataille et lui dit qu'ils devraient se revoir. Moment incroyable! Il ne faut pas oublier les insultes considérables, surtout de la parte de Breton, notamment dans le Second manifeste du surréalisme. Breton avait depuis évolué et attendait beaucoup de Bataille."
Philippe Sollers (Le Grand Bataille, entretien réalisé par Alexandre Mare)
"Bataille avait à la fois le sens du travail et celui de la dépense, de l'excès, voire de la débauche. Mais pour gaspiller, il faut déjà avoir accumulé, travaillé. Ce sont les deux versants de l'homme qu'il était."
"À Vézelay, il a beaucoup écrit. En 1943, il y termine le Coupable. Après 1945, il y rédige la Part maudite, l'un de ses livres majeurs, où pour la première fois il essaye de systématiser sa conception du monde... C'est un projet qu'il poursuit depuis la rédaction de la Notion de dépense en 1933... Ce sera pour lui un crève-coeur car le livre n'aura aucun succès de vente et peu de retentissement intellectuel."
Christian Limousin (entretien à Revue des Deux Mondes 2012)
"Il ne faut donc pas s'étonner que la 'grande colère' de Picasso — ne fût-ce qu'à l'égard des formes traditionnelles de la représentation —, mais aussi ses 'grands rires' de joueur et ses 'grandes obscénités' de baiseur se soient fort bien accordés avec certains aspects de l'expérience bataillenne, notamment sur le pan du rire, de l'érotisme et du désordre, ou bien sûr celui de la culture espagnole, sa dramaturgie de la lumière ou sa passion tauromachique, par exemple. Il ne faut pas s'étonner que les motifs littéraires mobilisés par Bataille pour parler de Picasso dans Documents se soient prolongés en motifs théoriques pour constituer, un peu plus tard, la notion même — la notion économique — de dépense."
"Façon, aussi, de retenir mieux que quiconque la grande leçon de Goya, dont Bataille parle souvent à la même époque..."
Georges Didi-Huberman (Coupable, Capable, Dépensier, Dialectique)
"Par ailleurs, en consultant les dossiers, on se rend compte que Bataille dépouillait les revues ethnologiques, psychologiques et scientifiques. Tout cela relève du travail bibliographique — il ne faut pas oublier que Bataille est chartiste — et c'est chez lui une méthode de travail. Souvent, le jeu des références et des renvois prend la forme de citations reprises in extenso dans les manuscrits et que Bataille prend un soin minutieux à recopier, comme s'il cherchait à s'approprier de manière très intime le texte et la pensée d'un auteur. Il arrive aussi qu'on trouve des coupures de presse qui ont trait à l'actualité, sans doute à usage documentaire, mais c'est assez rare."
Guillaume Faut (Les Archives Comme Une Nébuleuse)
"Mais l'originalité de Bataille, souligne Serge Zenkine (Le Sacré sans les dieux: Théorie et pratique littéraire), est d'avoir tenté de mimer, par une écriture contradictoire et discontinue, le processus même du sacrifice: elle consiste dans l'intériorisation de l'expérience sacrificielle — c'est le sens de l'expérience intérieure —, avec pour conséquence de rendre indifférent le processus du sacrifice réel, qu'il soit sanglant ou virtuel."
Elena Galtsova (Georges Bataille en Russie)
"Avant lui, deux grands penseurs au moins ont eu une formation philosophiquement lacunaire: cependant, ils instaurent une nouvelle modalité de pensée. Je veux parler de Leopardi et de Nietzsche."
"Il est clair que les lacunes dans la formation philosophique de Bataille doivent être portées à son crédit. Sortir de l'atmosphère, en général méphitique, des départements de philosophie et du professionnalisme philosophique, avec leurs hiérarchies de valeurs périmées, ne peut que clarifier le procès de la connaissance, en le remettant au contact d'un monde généralement humain (à moins de verser dans la plus désastreuse généralité...)."
"... selon Bataille, le Logos vient après, quand on peut déjà dire..."
"Bataille affirme que nous n'avons pas pensé le dernier sens de la chose et de l'être, et que cet échec même rend nécessaire de recommencer; en revanche, ce qu'on définit aujourd'hui comme philosophie semble se détourner de ce mouvement..."
Franco Rella & Susanna Mati (En Italie: Bataille métaphysicien?)
Orations & disputations (also to fall under consideration):
"Georges Bataille m'souvent répété qu'il considérait La part maudite comme son oeuvre la plus importante, et en faisait remonter l'idée première à l'époque où, élève de Marcel Maus, je découvrais les règles du potlatch et le caractère sacré du don."
Alfred Métraux (Rencontre Avec Les Ethnologues)
"Je n'en suis pas certain, mais c'est peut-être dès cette première période de notre amitié que Bataille me fit lire un ouvrage qu'il estimait capital: Le sous-sol de Dostoiévski, livre dont (comme on sait) le héros et rédacteur supposé fascine par son obstination à être ce que dans le langage familier on appelle un homme 'impossible', ridicule et odieux, au delà de toute limite. Quoi qu'il en soit, Bataille — alors habitué des tripots et de la compagnie des prostituées comme tant de héros de littérature russe — faisait assez de cas de Dostoiévski..."
Michel Leiris (L'Impossible 'Documents')
"L'originalité du mal, l'agitation répugnante't le 'pessimisme écoeurant des gnostiques', leur sinistre amour des ténèbres, 'leur gout' monstrueux pour les archontes 'obscènes, cette bassesse non-réductible: tout ce que Bataille souligne ainsi, c'est ce qui en lui correspond à une sorte de Kierkegaard noir. Inutile de dire qu'à cette époque Kierkegaard était aussi peu connu que Hegel."
"Bataille reconnaît sa dette envers Kojève et la souligne en signalant combien la critique de Hegel par Kierkegaard est superficielle et combien Nietzsche, qu'il admirait avec passion, n'en avait qu'une connaissance conventionnelle (la vulgarisation de la règle)."
Raymond Queneau (Premieres Confrontations Avec Hegel)
"Comme types de dramatisation, Bataille cite surtout les exercices ignaciens, qu'il avait partiellement pratiqués dans sa jeunesse, ou le zen qui déclenche le satori par un saisissement. Il connaissait aussi, grâce au Yoga tibétain, le rituel médité du Chöd, où le novice imagine son corps déchiqueté par les esprits."
Jean Bruno (Techniques d'Illumination)
"Un autre don, lié à cette gravité: parler est la légèreté même... c'est entre nous, cela se tient entre, et l'entretien est l'abord à partir de cet entre-deux, distance irréductible qu'il faut préserver si l'on veut maintenir le rapport avec l'inconnu qui est le don unique de la parole."
Maurice Blanchot (Le Jeu de la Pensée)
"... cette méthode devrait amener la disparition même du sujet pour qu'aucun suppôt ne limitât plus par la conscience de soi la souveraineté de ces contenus d'expérience... l'athéisme rationnel n'est rien d'autre qu'un monothéisme renversé. Mais Bataille ne croit guère à la souveraineté du moi que l'athéisme propose. De là que seule la vacance du moi répondant à la vacance de Dieu constituerait le moment souverain."
Pierre Klossowski (Le Simulacre)
"Nul n'était, finalement, plus anticommuniste que Bataille. Quant au mysticisme si particulier qui était le sien, il est arrivé que l'on fasse une interprétation assez courte de sa doctrine ésotérique — tandis qu'il fondait précisément sur elle le rejet de la phalange surréaliste qu'il fréquenta tout d'abord, puis combattit en tant qu'agitation stérile, visant à intégrer l'état de fait de misère onirique dans la perspective d'un art désintéressé. Chez Bataille, la culture vécue se confondait avec une démarche rigoureuse, du moins qu'il voulait telle, marquée du sceau documentaire hérité de sa formation chartiste. En quoi son attitude n'était pas d'un 'illuminé', mais aussi sérieuse intellectuellement qu'elle était pathétique."
"Bataille était foncièrement athée, bien que son athéisme se ressentît de l'énoncé nietzschéen de la mort de Dieu comme d'une intégration du sacré. D'un côté, il y avait un aspect adorant: suivant l'une ou l'autre sainte — comme Angèle de Folinio — c'était la forme cultuelle de l'adoration qui l'emportait alors, et ceci comme en écho au déchirement, à la dispersion dyonisiaque, dont parle Otto; — d'autre part, on discernait un intérêt pour le retentissement de semblable pratique, pour l'ascèse que cette frayeur sacrée devait à une expérience qui n'était plus du tout païenne, mais chrétienne."
"... je ne me suis jamais placé d'ailleurs dans le camp de l'athéisme. Ce qui nous réunissait était notre amour du monde romain, et sous toutes ses formes, de la catholicité romaine; c'était aussi cette même certitude évoquée par le Kierkegaard de L'Alternative: que le christianisme prône l'assomption de la sensualité, le royaume de la chair par l'Incarnation et la Résurrection... Surtout, j'ai retenu sa compréhension de ma propre vision du monde céleste en tant que contrepartie de ce qui faisait pour lui la 'boue' de notre existence. Ainsi, quand Bataille me voyait partagé entre l'orthodoxie et la gnose, il m'invitait à approfondir cette dernière... lui-même après coup s'était habitué à ma manière de voir. Sa violence anticléricale avait beaucoup perdu."
"Blanchot a sauvé Bataille, il faut le dire avec beaucoup de force. Devant l'indifférence totale que je manifestais à l'égarde de ses disputes, il me disait 'Pierre! Dans quel monde vivez-vous?' — heureusement, grâce à Blanchot, après des années de solitude et de difficultés matérielles, il a pu commencer à sortir des pièges tendus sur sa route."
Pierre Klossowski (entretiens avec Jean-Maurice Monnoyer)
Finally, as appears from a most antient account of the family, wrote upon strong vellum, and now in perfect preservation, to the fully illustration of the world or at least of a score and a half of good honest, unthinking Shandean people:
"Mais l'expérience est là qui désigne en Dieu le moyen d'échapper à ce délire qu'atteint rarement l'amour de Dieu, qui désigne en Dieu le 'Bon Dieu', le garant de l'ordre social et de la vie discontinue. Ce qu'atteint au sommet l'amour de Dieu est en vérité la mort de Dieu. Mais nous ne pouvons de ce côté rien connaître, sinon la limite de la connaissance. Cela ne signifie pas que l'expérience de l'amour de Dieu ne nous donne pas les indications les plus vraies. Nous ne devons pas nous étonner que les données théoriques ne faussent pas l'expérience possible. La recherche est toujours celle de la continuité, qu'atteint l'état theopathique. Jamais les voies de cette recherche ne sont droites."
Georges Bataille ("La Béauté", L'Érotisme)
"Quoi qu'il en soit (et je reconnais volontiers que sur un point assez obscur, il est possible d'hésiter), il apparaît qu'au moins en partie Hegel tira de ses connaissances théologiques, de même que de la connaissance de maître Eckart et de Jacob Noehme, le mouvement de dialectique qui lui est propre. Mais si j'ai parlé maintenant de Hegel, ce n'est pas avec l'intention d'insister sur la valeur de sa philosophie."
"Il me semble même que la réaction contre cet aspect glacé de la philosophie caractérise la philosophie moderne dans son ensemble, mettons, sans parler de Kierkegaard, de Nietzsche à Heidegger. Naturellement la philosophie, me semble-t-il, est profondément malade. Elle est inconciliable avec une possibilité bohême, une possibilité débraillée de la pensée, que je représente peut-être aux yeux de certains d'entre vous."
"Si nous suivons la voie indiquée par le christianisme, il est vrai, nous pouvons non seulement sortir de la solitude, mais accéder à une sorte d'équilibre, qui échappe au déséquilibre premier, dont je pars, qui nous empêche de concilier la discipline et le travail avec l'expérience de l'extrême."
"J'ai voulu vous inviter à vous méfier du langage. Je dois donc, en même temps, vous demander de vous méfier de ce que je vous ai dit."
"... je me manquerais à moi-même si je ne vous mettais en garde contre un usage malencontreux de ce que j'ai dit."
Georges Bataille ("La Sainteté", L'Érotisme)
"... c'est le désir de mourir sans doute, mais c'est en même temps le désir de vivre, aux limites du possible et de l'impossible, avec une intensité toujours plus grande. C'est le désir de vivre en cessant de vivre ou de mourir sans cesser de vivre, le désir d'un état extrême que saint Thérèse peut-être seule a dépeint assez fortement par ces mots: 'Je meurs de ne pas mourir!' Mais la mort de ne précisément n'est pas la mort, c'est l'état extrême de la vie; si je meurs de ne pas mourir, c'est à la condition de vivre: c'est de la mort qu'en vivant j'éprouve, en continuant de vivre. Saint Thérèse chavira mais ne mourut pas réellement du désir qu'elle eut de chavirer réellement."
Georges Bataille (Mystique, L'Érotisme)
"L'Islam réserva l'excédent entier à la guerre, le monde moderne à l'outilla industriel. De même le lamaïsme à la vie contemplative, au libre jeu de l'homme sensible dans le monde. Si des différents côtés la mise est faite en entier sur un seul tableau, le lamaïsme est l'opposé des autres systèmes: il se dérobe seul à l'activité, qui toujours a pour fin d'acquérir et d'accroître. Il cesse, il est vrai forcé, d'assujettir la vie à d'autres fins que cette vie même: directement et sans attendre, la vie est pour elle même la fin. Dans les rites du Tibet, les formes militaires, évocation du temps des rois, sont encore incarnées en de brillantes figures de danses, mais comme des formes dépassées, dont la déchéance est l'objet d'une représentation rituelle."
"Tawney, à la suite de Weber, met en relief ce que signifia pour le monde bourgeois, dont elle fut l'expression, la diffusion de [la] pensée de Calvin: selon Tawney, il fut à la bourgeoisie de son temps ce que Marx fut de nos jours au prolétariat: il apportait l'organisation et la doctrine... À ses yeux, la fin n'est pas 'le salut personnel, mais la glorification de Dieu, qui ne doit pas seulement être cherchée par la prière, mais par l'action — la sanctification du monde par la lutte et par le travail. Car avec toute sa condamnation du mérite personnel, Calvin est expressément pratique. Les bonnes oeuvres ne sont pas un moyen d'atteindre le salut, mais elles sont indispensables, étant la preuve du salut réellement atteint... La négation des pratiques de vaine dépense de la richesse n'est pas moins achevée que dans la doctrine Luther, en ce que la valeur, retirée à l'oisiveté contemplative, au luxe ostentatoire et à des formes de charité qui entretenaient la misère improductive, était donnée aux vertus que l'utilité fonde: le chrétien réformé devait être modeste, épargnant, travailleur (il devait apporter le plus grand zèle à sa profession commerciale, industrielle...); il devait même réprimer la mendicité, contraire à des principes dont l'activité productive est la norme."
"Le capitalisme n'aurait pu coexister avec les vieilles législations économiques, dont le principe moral était la subordination de l'entreprise à la société, qui imposait le contrôle des prix, luttait contre les manoeuvres et soumettait à de graves restrictions la pratique du prêt à intérêt. Tawney observe que, dans les pays où le calvinisme domina (ce fut le cas à Genève, avec Calvin et Théodore de Bèze ou, en Écosse, avec John Knox), il tendit à une dictature collectiviste... En fait, c'est seulement en Angleterre, dans la seconde moitié du XVII siècle, que des puritains lièrent à la tradition calviniste le principe de la libre poursuite du profit. C'est seulement à cette date tardive que l'on posa l'indépendance des lois économiques, et que l'on en vint à abdication de la souveraineté morale du monde religieux dans le domaine de la production."
"Si l'on revient sur le sentiment des grands réformateurs, on peut même dire qu'en donnant ses conséquences extrêmes à une exigence de pureté religieuse, il détruisit le monde sacré, le monde de la consumation improductive, et livra la terre aux hommes de la production, aux bourgeois."
"Où nous croyons saisir le graal, nous n'avons saisi que la chose, ce qui nous reste dans les mains n'est qu'un chaudron... La rechreche actuelle des hommes ne s'éloigne de celles de Galaad ou de Calvin ni par son objet ni par la déception qui suit la trouvaille. Mais le monde moderne s'y prend d'une autre façon: il ne cherche rien d'illusoire et prétend assurer un conquête essentielle en résolvant directement les problèmes posés par les choses."
"... la domination de la chose n'est jamais entière, et n'est au sens profond qu'une comédie..."
"Le plan Marshall est certes une réaction isolée, c'est la seule entreprise qui oppose une vue systématique à la volonté de domination mondiale du Kremlin. Le plan Marshall achève de donner un visage au conflit actuel: ce n'est pas dans son principe la lutte pour l'hégémonie de deux puissances militaires, c'est celle de deux méthodes économiques."
"Ainsi du jour où l'entreprise du général Marshall 'serait couronnée d'un commencement de succès, elle éclipserait par ses bienfaits les plus profondes et les moins mal réussies des révolutions sociales' [François Perroux]."
"Les États-Unis se trouvèrent devant ce problème. Il fallait ou maintenir aveuglément le principe du profit, mais dès lors supporter les conséquences d'une situation invivable (il est facile d'imaginer le sort de l'Amérique abandonnant le reste du monde à la haine). On devait sinon renoncer à la règle sur laquelle le monde capitaliste est fondé. Il fallait livrer des marchandises sans paiements: il fallait donner le produit du travail. Le plan Marshall est la solution du problème. C'est le seul moyen de faire passer en Europe les produits sans lesquels monterait la fièvre du monde."
"Cést le paradoxe de l'économie capitaliste d'ignorer les fins générales, qui en donnent le sens et la valeur, et de ne pouvoir jamais dépasser la limite de la fin isolée. Je montrerai plus loin qu'il en résulte une erreur de perspective élémentaire..."
"Le plan Marshall tend à résoudre un problème général en ce qu'étant investissement, il l'est à fonds perdus. Il envisage en même temps, malgré cela, une utilisation final à la croissance..."
"En fait la croissance doit se situer par rapport à l'instant où elle se résoudra en pure dépense. Mais c'est précisément le passage difficile."
Georges Bataille (La Part Maudite)
***To raise the dead— &/or evidence for the villainous affair, the tale of family disonour, Romish church's pact with the devil (considered the greatest outrage against sense and decency, to be plagued and pestered, though solemnly ratified, à Dieu rien n'est impossible, menteur avéré, nom d'un chien):
"Although Greek names were sometimes applied to the church modes and the principle of diatonic octave scales is found in both systems, certain significant discrepancies seem to belie any direct historical connection. Most conspicuous is the different meaning attributed to the names of the Greek octave species and of the church modes. Comparing the two systems provides a plausible explanation: medieval theorists apparently assumed wrongly that the Greek octave species were named in ascending rather than descending order. The Greek octave species Dorian (E–E), Phrygian (D–D), Lydian (C–C), and Mixolydian (B–B) thus appeared in the church modes as Dorian (D–D), Phrygian (E–E), Lydian (F–F), and Mixolydian (G–G)," (from "Mode," entry in Brittanica, by Mieczyslaw Kolinski);